Ramasser la Loire, à la fin de novembre 2020
J'habite au bord de la Loire. Depuis des années, je me rends compte que je descends progressivement son cours. Elle n'est pas toujours si douce la Loire. Mais souvent j'y vois des bois morts sur la rive.
Il y a un tout petit port aussi, on y travaille en ce moment. On y travaille à enlever la vase qui la bouche, la vase qui... mais pas qu'elle. Enlever ces poids comme corps morts, tout cela qui chaîne et s'attache, tout cela mélangé de ceux d'inutile.
Alors entassés sur le port sans attache, parfois même juste plus rien que ce lien élimé. Élimé, délaissé, tordu, tout ce qui sort. Tordu jusqu'à pointe curieuse, pointe curieuse comme serpent sortie de l'eau trouble
Pointe curieuse comme serpent sortie de l'eau trouble. Pointe curieuse bientôt du nouveau flot des pages.
Ce soir il faisait doux à ramasser la Loire.
Sur une, jolie, proposition de Nathanaëlle Quoirez dans le cadre de son atelier d'écriture