Lilou, c'est un peu le chat de la rue, pas la grande, là ou les voitures passent parfois un peu trop vite quand elles descendent, mais la petite, celle qui est derrière, là où les piétons du quartier sont vraiment plus nombreux que tout le reste, les autres véhicules, quand il en passe, des autres. Lilou donc, c'est la voisine d'en face de cette petite rue - enfin notre en face - qui s'en occupe désormais ; parce que, allez savoir pourquoi, le chat de la rue a changé de maison. Lilou est un habitué des piétons, de la chaleur du soleil sur le sol et de certains murs. Mais Lilou vieillit ; il suffit de croiser son regard pour bien voir qu'il se passe des choses quand on vieillit. Lilou devient aveugle peu à peu malgré les nouveaux soins attentifs de la voisine, celle de notre en face. Il s'y reconnait pourtant parce qu'ici les formes et les échelles sont suffisamment stables pour ses repères à lui. Il y a comme cette chatière en hauteur pour entrer par le mur dans son jardin.
Aujourd'hui comme souvent, il était dans le passage comme en un bel abri, serein, tranquille, avec de la hauteur juste comme il faut. Sa fourrure dépassait un peu et vibrait doucement au soleil. La lumière du matin jouait dans les camaïeux clairs des marrons et des gris, les mêmes exactement que ceux du mur. Étrange palette à la fois minérale et vivante. Lilou était absolument dans le mur peut-être comme il est désormais dans l'entre-deux des couleurs, de son passage à lui. C'est par là qu'il passe la muraille.
Photographie numérique, Lumix DMX-LX7, Couëron, août 2014
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