Pendant deux ou trois ans après l'arrivée ici, des martinets nichaient entre deux briques juste au-dessus de la lucarne de la chambre. Pourquoi le nid est-il devenu inutile ? Peut-être maintenant passent-ils un peu plus loin de la maison ceux qui vivent là pour l'été.
A certains jours de mai, la première silhouette fugace, la première stridence, me sont les marqueurs favoris des chaleurs à venir. De l'enfance, j'ai gardé ces heures passées au grenier pour les voir (grenier qui n'en était pas un d'ailleurs puisque maison de ville mais dernier étage pas vraiment occupé). Leur plané si rapide et précis me fascine depuis toujours, tout comme cette allure à frôler les murs, les sifflements partagés
du groupe en chasse, fulgurance précise. On y pense peut-être moins que pour les grands oiseaux, dont forcément le vol plus lent paraît parfois plus majestueux, mais les martinets sont des voiliers incomparables. A longtemps les regarder j'avais vu bien vite que la proportion de leurs ailes fines et longues les dotaient d'une envergure formidable, tellement qu'il leur est impossible de décoller à terre. Souvenir lointain de celui-là blessé dans le jardin et nous si démunis. Le sol étant mortel, il leur faut rester en l'air même la nuit et au moins nicher en hauteur.
J'ai eu à nouveau un temps la chance d'entendre les envols, le bruit des ailes qui s'élancent, le saut dans le vide véritablement, pour gagner la portance nécessaire. Et puis les passages comme l'éclair.
... Saisir le passage.
... Saisir le passage.
Photographies numériques, Lumix DMC-LX1, juin 2008, Couëron
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